Le Ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle, appelle la Turquie à l’accomplissement des critères européens

Le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle, a déclaré le mercredi 8 décembre, après sa rencontre à Berlin avec le ministre chypriote des affaires étrangères, Markos Kyprianou, « L’Allemagne ne souhaite pas la stagnation des négociations de la Turquie avec l’Union Européenne, elle attend cependant l’accomplissement des critères européens »

D’après une communication officielle, M. Westerwelle a annoncé que « la Turquie est déjà un partenaire clé pour l’Union Européenne et nous croyons qu’ils sont dans l’intérêt  de continuer l’approfondissement des relations à tous les niveaux. » Il a également annoncé que  la Turquie ne doit pas perdre l’occasion d’accomplir ses obligations concernant l’ouverture potentielle du chapitre sur la concurrence, en ajoutant que « nous sommes disposés à aider, à la condition que la Turquie accomplira ces obligations. »

En ce qui concerne la question chypriote, le ministre allemand a annoncé qu’une solution n’est pas seulement dans l’intérêt de l’Allemagne mais de toute l’Europe. « Je me réjouis en particulier que nous représentons ensemble cette opinion. Cependant, une solution exige  une flexibilité sur tous les aspects et pour cette raison nous soutenons les efforts que versent l’ONU depuis des décennies ». Il a mentionné que l’ONU a clairement renforcé ces efforts et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon est intervenu personnellement au processus des négociations. « Encore une fois nous avons dialogué sur des éventuelles discussions sur le sujet la semaine prochaine dans le cadre du Conseil d’affaires générales à Bruxelles. Notre opinion reste inaltérable : La Turquie ne doit pas perdre l’occasion d’accomplir ses obligations concernant l’ouverture potentielle du chapitre sur la concurrence. »

M. Westerwelle a déclaré son inquiétude pour le Moyen-Orient. « Nous voulons offrir une aide à ceux qui veulent la continuation du processus des négociations. Nous ne pouvons pas retourner à l’inertie, mais il faut que nous gardions tous les aspects sur la table de négociation. Ceci n’est pas seulement dans l’intérêt de la région mais aussi dans l’intérêt de la sécurité mondiale. »

Markos Kyprianou a souligné qu’il soutient une Turquie européenne et pour cela, « elle doit suivre toute la procédure qui est prévue aux négociations, accomplir les obligations que l’UE exige d’elle et y compris pour le cas de Chypre ». « Nous nous voyons qu’à travers cette  procédure. La Turquie pourra contribuer à la résolution de la question chypriote qui est une des conditions qui ont été posées en 2005. ». « Bien sûr nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires pour administrer cette démarche ultérieure. ». Il a informé le ministre des affaires étrangères allemand de l’évolution des discussions, en particulier après la rencontre de New York, et a réaffirmé l’engagement pour le succès de ce processus, pour une solution fédérale et une fédération bicommunautaire qui assurera cependant la réunification de l’île. Il estime que cette solution sera viable et permanente et assurera l’existence d’un Etat ayant une diplomatie internationale, une citoyenneté et une souveraineté unique. « Nous nous sommes engagés sur cette base de solution comme ce qui a été convenu lorsqu’on a commencé les discussions, mais également il est, à parts égales, important que soit maintenue la procédure, c’est-à-dire une procédure qui prévoit une solution des chypriotes pour les chypriotes». Il a ajouté que la question chypriote ne cesse  d’être un problème international d’invasion et de possession. Le rôle de la Turquie est trop important pour la résolution de la question chypriote. C’est ce qu’a reconnu le Conseil de l’Union Européenne mais aussi le comité européen. « Pour que les discussions puissent avancer, il est important que  la Turquie contribue de manière effective et de manière constructive à la procédure des discussions et d’appuyer la solution que j’ai décrit. ». Pour le Moyen – Orient, il a mentionné qu’à travers Chypre, l’union européenne se trouve maintenant dans la région. « Nos opinions sont absolument identiques à celles du gouvernement allemand. »

Markos Kyprianou a indiqué les conditions que doit accomplir la Turquie « ce qui est important, et je veux souligner ceci, est qu’existe la volonté politique de la Turquie pour qu’elle contribue à la concrétisation de cette solution, pour une fédération bicommunautaire. En ce qui concerne l’adhésion de la Turquie,   ‘’nous pensons qu’au-delà des suppositions qui concernent les chapitres sur la science et la technologie, l’Union Européenne en 2005 a fixé des suggestions qui concerne Chypre qui sont non seulement l’application du protocole additionnel sur l’union douanière mais aussi  la reconnaissance de la République de Chypre et la normalisation des relations entre les voisins. Ιl a souligné « Νοus sommes prêts à soutenir ce processus d’adhésion».

Le ministre allemand a affirmé que la Turquie doit continuer le processus d’adhésion, « nous ne le permettons pas de nous retrouver devant une impasse.  C’est pour quoi il est important que les concernés restent flexibles. Nous désirons une orientation européenne de la Turquie » il s’est référé aux déclarations de Markos Kyprianou et a approuvé le processus.

Εn répondant à la question de la place de Chypre concernant l’ouverture du chapitre sur la concurrence, Guido Westerwelle a annoncé que cela ne comprend pas les chapitres en rapport avec les obligations de la Turquie envers Chypre. « Donc, s’ils accomplissent leurs obligations de l’ouverture des chapitres, qui entraînent vers le processus d’adhésion, nous serons prêts à le voir s’ouvrir »

Un projet gigantesque

Le mercredi 1er décembre à Ankara, Veysel Eroglu, le ministre turc de l’environnement a annoncé la construction d’un canal sous la mer.

le ministre turc de l’environnement,Veysel Eroglu a annoncé que la Turquie projette de construire un canal sous la mer qui transportera  l’eau et relier Alakioprou, ville en Turquie à  un barrage de  Kerynia, ville au côté nord de chypre.

Lors d’une conférence de presse, il a déclaré que la construction du canal a déjà commencé en Turquie et qu’elle s’achèvera dans quatre ans.

Selon le ministre turc, dans six mois la construction débutera au côté occupé à Panagra. Le projet coûtera 400-500 millions lires turques soit 200-250 millions d’euros. Il a aussi annoncé que le canal aura 107.2 km de long, et 75 m3 de capacité d’eau à 250 mètres de profondeur.

A une question qui lui a été posée lors de la conférence, si ce projet inclura la partie grecque au sud de l’île, le ministre répond « c’est au gouvernement de décider, s’il y a la paix, pourquoi pas ?’’

Chypre est divisée depuis 1974 suite à l’intervention militaire turque. En 2004, l’île entière adhère à l’Union Européenne.